La recherche de personnel reste difficile pour 9 entreprises de construction sur 10
Peu ou pas de candidats
Le taux de vacance de la construction (6,83 %), qui indique le nombre de postes vacants par rapport au nombre total d'emplois dans le secteur, est plus élevé que dans tous les autres secteurs, selon les chiffres de Statbel. La demande est donc très élevée. Au total, 16 224 postes sont actuellement vacants dans le secteur de la construction et de l'installation en Belgique. Sur l'ensemble des entreprises à la recherche de renforts ou de remplaçants, 9 employeurs sur 10 qualifient la situation de problématique. Plus précisément, en raison du nombre faible ou même nul de candidats. "C'est donc une bonne chose que le nouveau gouvernement fédéral réintroduise la période d'essai de six mois", déclare Niko Demeester, CEO d'Embuild. "Cela permet à un plus grand nombre de travailleurs de se familiariser avec le secteur de la construction et de voir s'il est fait pour eux. Il appartient ensuite à nos entreprises d'utiliser les atouts dont nous disposons, tels qu'un travail bien rémunéré et varié, pour convaincre les nouveaux arrivants de l'attrait d'un emploi dans notre secteur. Ces mesures devraient avoir un impact positif sur l'emploi dans notre secteur. Nous devons également mettre davantage en avant la volonté d'innovation et les investissements massifs réalisés dans la formation, y compris pour ceux qui n'ont absolument aucune expérience."

Les entreprises doivent convaincre les nouveaux arrivants avec des atouts tels qu'un travail bien rémunéré et varié
Allocation de chômage
Notre pays compte un grand nombre de personnes inactives parfaitement aptes au travail, notamment dans notre secteur. En ce sens, la limitation des allocations de chômage à deux ans est une bonne chose. Cela encouragera davantage de demandeurs d'emploi à réintégrer le marché du travail. En outre, il est également important que les intermédiaires du système d'emploi se concentrent encore plus sur la formation et le recyclage vers les professions en pénurie. Après tout, aucun secteur n'a plus de professions en pénurie que l'industrie de la construction. Nous recommandons donc de maintenir les avantages des personnes se formant à une profession en pénurie pendant toute la durée de la formation.
Aucun secteur n'a plus de professions en pénurie que l'industrie de la construction. Nous recommandons donc de maintenir les avantages des personnes se formant à une profession en pénurie pendant toute la durée de la formation.
Motivation et éthique du travail
La Fédération de la construction sait qu'elle a également un rôle très important à jouer pour attirer les jeunes et les moins jeunes vers le secteur de la construction. Pour ce faire, le secteur est par exemple présent sur les festivals de musique, les médias sociaux et des jeux comme Minecraft, grâce à une campagne d'image sur 10 ans intitulée "Nous construisons demain". "Même ceux qui n'ont aucune expérience de notre secteur sont les bienvenus", souligne M. Demeester. "Le secteur de la construction s'occupe de former ses travailleurs. Tout ce que nous demandons, c'est la motivation et l'éthique de travail nécessaires.”
Numérisation
Le secteur de la construction et de l'installation se numérise à grande vitesse. "Nous sommes aujourd'hui bien plus que de la brique et du béton. L'IA, les drones, la RV et l'impression 3D sont désormais omniprésents. Le travail sur le terrain s'en trouve plus efficace, moins éprouvant, plus sûr et plus propre. Ces atouts, entre autres, Embuild cherche à les exploiter davantage, tout comme la multiplication des emplois de "back office" dans la construction : la planification, l'administration, les ventes, le marketing, la communication ou les conseils juridiques. En d'autres termes, l'étendue des profils recherchés est de plus en plus large."

Le secteur de la construction et de l'installation se numérise à grande vitesse
Moins de revenus
Les entreprises de construction et d'installation tentent dans un premier temps de faire face au manque actuel de personnel en sous-traitant avec des entreprises belges (38 %) ou étrangères (30 %), même si ces deux types d'entreprises ne sont pas toujours faciles à trouver. Pire, 22 % démarrent les chantiers plus tard et 14 % limitent leurs offres parce qu'elles ne pourront pas terminer le travail à cause du manque de personnel. "S'ils disposaient de plus de main d'œuvre, ce ne serait pas le cas. En d'autres termes, à cause de la pénurie du marché du travail, des chantiers sont retardés voire tout simplement annulés, ce qui réduit les revenus."