Mervin’s Woodbarn: d’hobbyiste à menuisier indépendant

Vous avez créé Mervin’s Woodbarn il y a un an. Qu'est-ce qui vous a alors poussé à faire le pas?

"La petite graine a été plantée il y a deux ans, lorsque j'ai acheté avec mon épouse une maison à rénover. J'ai fabriqué mes portes et mes placards moi-même et cela m’a valu des réactions très positives. Mes amis et mes connaissances trouvaient que je devais mettre mon talent à profit. La graine a alors germé lorsque je me suis retrouvé au chômage temporaire pendant quelques mois lors de la crise du corona, ce qui m'a laissé davantage de temps pour réfléchir à mon avenir. J'avais toujours voulu travailler à mon compte et, à 34 ans, le moment semblait idéal pour faire le grand saut. J'ai quitté mon emploi de représentant, j'ai pris un boulot à temps partiel comme chauffeur routier et je me suis lancé comme indépendant complémentaire."

Pourquoi ce choix?

"Je ne voulais pas me lancer directement comme indépendant à titre principal. J'ai une famille et j'ai besoin d'une sécurité financière suffisante. Un job de représentant commercial est cependant difficile à concilier avec une activité d’indépendant complémentaire, surtout pour quelqu'un qui peut et aime se perdre dans son travail. J’effectue encore et toujours de longues journées, mais lorsque je referme la porte de mon camion derrière moi, je me détache complètement de mon travail et peux ainsi consacrer toute mon énergie à Mervin’s Woodbarn ainsi qu’à ma famille, évidemment. Car, ce qui compte vraiment, au final, c'est ma femme et mes deux filles. À terme, j'aimerais passer au statut d'indépendant à titre principal, mais la combinaison de ces deux jobs offre aussi de nombreux avantages. La sécurité financière me permet de travailler sur mes projets de manière détendue, sans pression financière ni temporelle. Cela me permet d'être sélectif et de n'accepter que les projets qui me plaisent vraiment."

Vos expériences professionnelles antérieures vous sont-elles encore utiles?

"Absolument, mon expérience de commercial est très précieuse lorsque j’élabore et dois défendre mes devis. Lorsque votre devis est plus élevé que celui d'un concurrent, il est pratique de pouvoir en expliquer la raison avec l’aplomb commercial nécessaire. Même avec les augmentations de prix sans précédent que nous connaissons aujourd'hui, cette expérience vient bien à point. Si, auparavant, les prix figurant dans mes devis restaient valables 14 jours, je travaille désormais avec les prix du jour. Ce n'est pas toujours agréable pour le client, mais vu le contexte actuel, difficile de faire autrement. Le fait de clarifier les choses facilite la vente."

Où avez-vous appris les ficelles du métier?

"En grande partie sur le tas et auprès de mon meilleur ami, qui est couvreur et qui travaille aussi beaucoup le bois. Je l'aide régulièrement et j’en apprends beaucoup. Il est mon modèle, nous partageons la même vision et la même éthique de travail. C'est un métier que l'on apprend en observant attentivement et en posant beaucoup de questions. Je sais aussi ce que je suis capable et incapable de faire, et lorsque je sens qu'un travail est au-delà de mes capacités, je ne commence pas. Comme je suis encore salarié à temps partiel, je peux me permettre d'accepter des projets plus complexes et qui demandent plus de temps. Ainsi, chaque projet représente un apprentissage précieux."

Biographie

• Nom: Mervin Van Impe, 34 ans
• Loisirs: Passer du temps avec ma famille et jouer au billard dans mon café préféré, Chez Nelly.
• Devise: Carpe Diem, une leçon que j'ai dû apprendre à la dure. La vie est trop courte pour faire beaucoup de choses contre son gré.
• Choses à faire avant de mourir: Je n’en ai plus. Si je peux juste partir en vacances avec ma famille cette année, je serai le plus heureux des hommes.

Quel type d'activités exercez-vous?

"La menuiserie au sens large du terme: cela va des fenêtres et portes – également des portes intérieures – aux sols en bois et de terrasse en passant par les placards sur mesure. J'adore installer des terrasses dans des endroits moins évidents. L'été dernier par exemple, j'ai équipé un magasin à Gand d’une terrasse en bois, avec de nombreux recoins et rebords ainsi que plusieurs demi-cercles. Lorsque tout le projet finit par se marier parfaitement, cela vous procure une grande satisfaction. Travailler à l'extérieur a aussi un petit côté agréable. Si je peux choisir entre poser un sol d’intérieur ou une terrasse, je choisis la seconde."

Pour un menuisier, un large parc de machines est indispensable. Un solide investissement?

"Vu que je bricole depuis très longtemps, j’avais déjà accumulé pas mal de machines, mais j'ai vite senti qu'il fallait passer au niveau supérieur. Je me suis acheté une raboteuse et une combinée et j'ai surtout continué à investir dans des outils de qualité de marque Dewalt et Festool. Je recherche un résultat précis au millimètre près, c’est pourquoi je préfère donc investir un peu plus dans de très bonnes machines. Les premiers mois ont été difficiles, notamment parce que j'ai également dû acheter une camionnette. Mais maintenant, j’élargis systématiquement mon parc de machines au fur et à mesure que j'ai besoin de machines spécifiques pour tel ou tel projet."

Quel genre de menuisier voulez-vous être? Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur?

"Un menuisier qui tient ses promesses. Ce principe, je l’ai très vite appris dans la vente et ai toujours aspiré à l’appliquer. J'aime aussi être ouvert et honnête. Si je remarque, par exemple, qu'un travail va prendre beaucoup plus de temps, je le communique également, en expliquant pourquoi, bien évidemment."