SWOT prospectif: la vision de Luc Saey

Quel est à vos yeux le défi majeur pour le secteur des portes et fenêtres? Et comment y répondre au mieux?

Luc: "Tout le secteur de la construction devra passer à la vitesse supérieure dans les années à venir pour répondre au souhait de l'Europe d'atteindre la neutralité climatique d'ici 2050. Cela vaut donc aussi pour le secteur des portes et fenêtres, en tant que partie d'un plus grand ensemble. Je ne considère pas cela comme une mission impossible, mais plutôt d'une énorme opportunité dont tout le monde pourra profiter. Les entreprises de construction et de fenêtres innovantes qui parviendront à utiliser le plus efficacement possible la rare main-d'œuvre disponible auront du travail en abondance et les occupants pourront bénéficier d'une maison saine et écoénergétique. En outre, cela rendra l'Europe un peu moins dépendante de l'énergie (fossile) provenant de régions avec lesquelles nous préférerions peut-être ne plus faire affaire."

Dans quelle technologie ou innovation entrevoyez-vous une grande opportunité? Pourquoi?

Luc: "La digitalisation et l'IA deviendront des outils essentiels pour le secteur de la construction afin d'automatiser le plus possible les processus de construction, mais aussi permettre le recyclage des éléments de construction lorsqu'un bâtiment arrive en fin de vie. La réutilisation des matériaux de construction deviendra une évidence, réduisant ainsi autant que possible l'utilisation de matières premières neuves. Pour le secteur des portes et fenêtres, il sera crucial d'intégrer celles-ci le plus simplement possible, en tenant compte d'une installation étanche à l'eau et à l'air dans une enveloppe de bâtiment bien isolée."

Quels sont les fers de lance de votre entreprise? Quels sont vos objectifs?

Luc: "Nous essayons d'innover constamment afin de fournir au secteur de la construction en général, et au secteur des portes et fenêtres en particulier, des solutions toujours plus performantes. En mettant toujours l'accent sur la simplification de l'installation des portes et fenêtres afin que les installateurs puissent travailler efficacement d'une part, et que le résultat final soit parfait en termes d'isolation mais aussi d'étanchéité à l'eau et à l'air, d'autre part. Avec comme résultat final des maisons très écoénergétiques, où il fait bon vivre et à prix abordable."

Quelle sera selon vous la dynamique économique en 2024 (inflation, récession, pouvoir d’achat, carnet de commandes...)?

Luc: "L'inflation semble être peu à peu maîtrisée, ce qui mettra également fin à la période de forte hausse des taux d'intérêt. La banque centrale américaine l'a également annoncé récemment. Par conséquent, nous pensons que la période de croissance stagnante prendra également fin en Europe dans le courant de l'année prochaine."

"Toutefois, compte tenu de la récente forte baisse des emprunts hypothécaires, il est clair que 2024 sera certainement une nouvelle année très difficile et éprouvante, mais vu les énormes défis à venir en termes de rénovation du parc résidentiel, le ralentissement du secteur de la construction ne peut et ne doit pas durer trop longtemps. Il incombe également aux autorités de rendre attrayants les investissements dans la durabilité des bâtiments. Après la période de stagnation, cela motivera tant particuliers que les promoteurs à continuer d'investir pour rendre notre parc immobilier écoénergétique. Finalement, tant les autorités que les entrepreneurs et les clients finaux en sortiront gagnants.

En quelques mots, que pensez-vous de:

• la construction circulaire: "inévitable, mais complexe"
• le recyclage: "évident et vital"
• les menuisiers: "un maillon indispensable"
• l'IA: "un outil pour plus d'efficacité"
• les voyages dans l'espace: "coûteux mais instructifs"

Question subsidiaire: où et comment vivrons-nous en 2100?

Luc: "Je n'ai pas de réponse toute faite à cette question, nous n'avons tout simplement pas de boule de cristal. Il y aura aussi de grandes différences au niveau géographique. Des études récentes indiquent que, d'ici 2050, 66% de la population mondiale vivra dans des villes densément peuplées. Cela en dit déjà long sur le lieu et le mode de vie d'une grande partie de la population. Je ne vivrai pas assez longtemps pour le voir, mais d'ici 2100, nous vivrons idéalement, dans nos contrées, dans des bâtiments plus compacts et extrêmement écoénergétiques. Espérons que ces bâtiments seront situés dans des environnements verts et donc agréables, destinés à rendre supportables les conséquences désormais inévitables du réchauffement climatique. D'ici là, des transports publics confortables et rapides devraient être accessibles à tous. Pour cela, notre pays devra cependant adapter d'urgence son aménagement du territoire, mais rien n'est impossible et l'espoir fait vivre."